OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les lobbys éoliens à l’assaut de Bruxelles http://owni.fr/2010/06/16/les-lobbys-eoliens-a-lassaut-de-bruxelles/ http://owni.fr/2010/06/16/les-lobbys-eoliens-a-lassaut-de-bruxelles/#comments Wed, 16 Jun 2010 09:23:41 +0000 Christine Treguier http://owni.fr/?p=18577 Le 15 juin, la European Wind Energy Association (EWEA) et le Global Wind Energy Council (GWEC) ont célébré le Global Wind Day 2010. En prévision de cette troisième journée d’auto-célébration de l’industrie éolienne, EWEA est allé planter une pale de 29 mètres au beau milieu du rond-point Schuman, à quelques centaines de mètres des locaux de la Commission et du Conseil européens. Histoire, dit-elle, de “promouvoir notre message et notre nouvelle campagne “Donnons à l’Europe un souffle d’air frais“.

Une manière fort habile de rappeler à la Commission la déclaration conjointe que lui ont transmis EURELECTRIC et EWEA le 9 juin. Les deux lobbyistes y réclamaient “une approche du grid planning (de la répartition ?) véritablement européenne, couplée  à l’intégration des marchés de gros de l’énergie “ indispensable au développement à grande échelle des énergies renouvelables (ENR) , et en particulier de l’éolien. Le tout pour assurer la sécurité énergétique et sauver la planète. L’idée est de convaincre les états membres européens de faire coller leurs feuilles de route pour les ENR au Plan de Développement Réseau sur 10 ans mis au point par les opérateurs de réseaux. Et une lame de 29 mètres c’est convaincant !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

A moins que ce ne soit un signe explicite du GWEC pour rappeler son dernier communiqué. Celui-ci expliquait que le secteur privé des ENR avait un urgent besoin d’investissement et attendait un signal fort des Ministres siègeant à l’ONU pour les nouvelles négociations climatiques de Cancun en fin d’année.

Les industriels déplorent que les investissements onusiens 2009 dans le Clean Development Mechanism aient chuté de 50% et exigent des états qu’ils inversent la tendance. Autrement dit ils prêchent une augmentation des subsides de 200%. Là encore 29 mètres d’acier sous la gorge des ministres du Conseil de l’Europe c’est convaincant !

Histoire de participer à notre manière à ce Global Wind Day, nous leur offrons ce petit voyage au pays des moulins à vent.

Photo: Des ouvriers s’activent autour d’une pale près de Vancouver, Canada. CC grousemountainresort.

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A qui pwofite le vent des Antilles ? http://owni.fr/2010/06/16/a-qui-pwofite-le-vent-des-antilles/ http://owni.fr/2010/06/16/a-qui-pwofite-le-vent-des-antilles/#comments Wed, 16 Jun 2010 09:08:00 +0000 Christine Treguier http://owni.fr/?p=18552 Comme l’explique le site Guadeloupe Informations :

Le handicap de la Guadeloupe est de dépendre de l’extérieur pour l’approvisionnement en énergie (la SARA, Société anonyme de raffinerie des Antilles, importe 700 000 tonnes de pétrole par an, dont 1/3 destiné à l’électricité) ; c’est ce handicap qui, justement l’a poussée à chercher d’autre sources d’approvisionnement et de devenir ainsi un exemple pour toute la région caraïbe. En 2006, 25% de l’énergie seront produits à partir d’énergies renouvelables.

Un argument qui devrait séduire les iliens et le syndicat UGTG (Union générale des travailleurs gaudeloupéens). Mais les syndicalistes ne sont pas totalement convaincus, et pour cause. Les premières éoliennes ont été installées en 1992. A l’époque c’était de petits mats (60 à 80 mètres) et des machines bruyantes comme plus personne n’en supporterait en métropole. Une fois de plus les Doms ont servi de cobayes. Depuis deux bonnes centaines de moulins à vent ont poussé sur les rivages de la Guadeloupe et de ses îlets satellites. Les abords d’un des sites les plus  touristiques, à la pointe Nord-Ouest de l’île en sont constellés. Et les protestations des riverains, gênés par les nuisances sonores et visuelles, n’y ont rien changé.

Les autorités locales et EDF Services Archipel Guadeloupe évoquent une « politique volontariste de maîtrise de l’énergie, un accroissement du pouvoir d’achat du citoyen par une diminution de sa facture énergétique, un accroissement de la compétitivité des entreprises, une réduction de la pollution, et une contribution à l’indépendance énergétique de la Guadeloupe et donc à une économie de devises ». Le blabla commercial habituel.

Les chiffres communiqués par The Wind Power sont pourtant moins glorieux : Au total 204 éoliennes (26,5 MW) dont 62 à Petit Canal (sur les quelques dizaines de kilomètres carrés d’un des fiefs indépendantistes), 40 à la Désirade et presque autant à Marie-Galante (deux paradis touristiques rattachés à la Guadeloupe), 200 emplois seulement créés en 15 ans, et des retombées minimes pour les collectivités locales qui vont très prochainement être dépouillées des recettes de la taxe professionnelle. « Attention à la folie des grandeurs », écrivait Cap 21 Antilles en 2009. Avec une puissance annuelle de 30 GWh produite par l’archipel guadeloupéen, on ne couvre que la consommation de 10 000 ménages. Il en faudrait 50 fois plus pour alimenter toute la population !

Guadeloupe: En attendant les éoliennes... CC Polar lights

Cette indépendance énergétique embryonnaire obtenue par l’exploitation d’un bien commun, le vent, ne rapporte finalement qu’aux opérateurs, essentiellement français, protectionisme oblige, qui colonisent ce bien. Certes, en cas de crise économique ou politique aigue, les guadeloupéens bénéfiecieront d’une certaine autonomie énergétique. A condition toutefois d’avoir un peu de pétrole pour parer à la maintenance, et de pouvoir gérer le réseau de distribution d’EDF/RTE) selon leurs besoins.

Cette hypothèse vaut-elle les nuisances subies ? Pas sur. En quinze ans d’exploitation (durée de vie moyenne d’une éolienne) ces parcs envahissants ont généré moultes déchets. Et comme les opérateurs n’avaient pas, jusqu’à la loi Grenelle II qui vient d’être votée,  à charge la gestion et le financement de leur démantèlement, ce sont maintenant de petites sociétés (comme Aerowatt et Vergnet constructeur français) et leurs sous-traitants, qui vont faire leur beurre sur l’évacuation des déchets. Au final c’est encore et toujours la pwofitation !

Photo: Un parc sur les îles de l’Asenscion, dans l’Atlantique Sud. CC Lance Cheung.

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