Prix de la presse au Kg : la presse française bien plus chère

Le 9 mars 2010

Webdesigner et étudiante en quatrième année à l’Hetic, Elsa Secco a réalisé une visualisation à partir de données fournies dans un article de Philippe Douroux, "Aux États-Unis, la presse pèse trois fois plus lourd et coûte moins de 2€/Kg".

Titre original :

Prix de la presse au Kg : la presse française bien plus chère que la presse étrangère

Webdesigner et étudiante en quatrième année à l’Hetic, Elsa Secco a réalisé une visualisation à partir de données fournies dans un article de Philippe Douroux,  “Aux États-Unis, la presse pèse trois fois plus lourd et coûte moins de 2€/Kg”.

La visualisation d’abord, réalisée par Elsa Secco, à partir des données fournies par Philippe Douroux dans son très bon article « Aux Etats-Unis, la presse pèse 3 fois plus lourd et coûte moins de 2€/Kg« .

Elsa Secco est webdesigner et étudiante en quatrième année à l’Hetic.

visualisation

Quelques précisions sur sa réalisation ensuite :

ELSA : « C’est la première visualisation que je réalise, et je voulais vraiment m’éclater, qu’elle soit, avant tout, fun et accessible.

J’ai tout de suite eu l’idée de représenter les données par des plumes, double-métaphore pour illustrer le poids et l’écriture.

Le plus laborieux a été de croiser l’image et les mathématiques. Il fallait absolument que les proportions soient respectées, pour que le lecteur comprenne instantanément ce qui est comparé et analysé. J’ai donc passé un moment à trouver la bonne échelle et faire des règles de 3 !

Ensuite, j’ai étudié plusieurs possibilités de schémas, je ne dis pas que le mien est le meilleur, mais je voulais aussi le mettre dans le contexte de l’illustration, comme si des plumes tombaient du nid de l’oiseau.

D’ailleurs je suis assez fière de mon oiseau, car il a une tête assez grotesque. :) «

Et pour finir, je ne peux pas m’empêcher de vous livrer les quelques commentaires que ces données m’inspirent.

L a presse française, coûte, en moyenne 11,30€ le Kg alors qu’aux Etats-Unis elle coûte moins de 2€ le Kg, selon les calculs de PhDx dans son récent article sur slate.fr.

D’accord, vous allez me dire : quel sens ça a de comparer le prix au Kg de la presse ? J’y vois deux vertus pédagogiques :

Premièrement, comparer les prix au Kg, c’est mettre en lumière deux phénomènes très importants dans la perte d’attractivité de la presse papier française :

  1. La presse française offre moins de contenu que certains titres étrangers (par exemple, les très copieux Washington Post et New York Times)
  2. La presse française est plus chère que la presse étrangère.

Pour lutter contre des difficultés endémiques ou une crise économique conjoncturelle, certains titres ont amoindri leur rédaction et/ou leur pagination, tout en augmentant le prix d’achat. Comment s’étonner que les lecteurs désertent ? A l’origine des difficultés de la presse quotidienne française, il n’ y a pas seulement une transformation de la demande, un bouleversement des pratiques de lecture, il a aussi la faible attractivité de l’offre, et la visualisation d’Elsa montre bien cela.

Deuxièmement : cette référence au prix au Kg nous fait prendre conscience de la matérialité de la presse papier. Un journal c’est de l’encre, du papier, des camions pour le transporter… Et tout cela à un coût (plus de 60% des charges  d’exploitation d’un titre). Des coûts qui ne se retrouvent pas dans la presse en ligne.

Certains considèrent comme un paradoxe que bien des lecteurs, qui acceptaient de payer hier pour leur journal, ne conçoivent plus aujourd’hui de payer pour de l’information en ligne. Calculer le prix de la presse au Kg suggère une explication : les lecteurs ne payaient déjà pas pour l’information au temps des journaux imprimés, ils payaient pour le papier, l’encre, l’essence dans les camions et le salaire des porteurs.

> Article initialement publié sur databasejournalism

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